En silence je m'efface
Dimanche 12 mars 2023- Bétonnage absurde
Quand la Terre est source de profit
le pouvoir sectaire un défi
quand la violence occupe toute la place
impossible de faire face.

Quand fondent les glaces
inexorablement
quand montent les eaux des océans
quand tombent les arbres des forêts
quand disparaissent les animaux et les plantes
inexorablement
milieux vivants pollués saccagés
paysages naturels ravagés
quand s'effondrent les sociétés
inexorablement
destructions et massacres
quand vivre c'est survivre
quand des fous rêvent d'empire
le monde change en pire
inexorablement.

Guerre impériale
guerre idéologique
guerre économique
catastrophe humanitaire et environnementale
pouvoir infernal et fortune triomphale
les criminels imposent leur moi
par la terreur et la loi du plus fort
les seigneurs enfermés dans leurs coffres forts
accumulent morts et blessés
déplacés opprimés pillés exploités
les êtres humains n'existent pas
civils et militaires anéantis par la guerre
masses laborieuses compressées
en esclavage économique
consommateurs des hypermarchés
objets de profit dans le monde des affaires
pertes militaires
cibles publicitaires
c'est le pillage qu'il faut taire

Dans le fracas des armes
tombent les bombes
circule l'argent des guerres
les régimes totalitaires prolifèrent
discours hypocrites et mensongers
hurlements stupides de foules manipulées.

Faire silence
arrêter de se lamenter
arrêter de protester
arrêter de contester
et en silence
se retirer du monde
abandonner la lutte
est-ce possible ?
Quand il faudrait secourir
quand il faudrait accueillir
quand il faudrait protéger
quand il faudrait soigner
quand il faudrait consoler
quand il faudrait réparer
alors que le monde sombre
il faudrait reconstruire.
Sentiment d'impuissance
devant un tel désastre
criminalité en toute impunité
absurdité et irresponsabilité
violence de la misère planétaire
arrogance du luxe inégalitaire.
Quand ajouter sa voix inaudible
à d'autres voix inaudibles
ne sert à rien
dans la confusion des opinions
le grondement de foules en colère
manifestant sans discernement
quand hurler c'est penser
quand mentir c'est réfléchir
le temps est passé
de tenter d'expliquer
de protester, de contester.

Alors
en silence je m'efface
à l'ombre de l'absence
toute parole vaine.
Note
Si vous arrivez jusque là dans votre lecture, lectrice égarée lecteur perdu sur Paysages colorés, sachez que je ne partage pas mon pessimisme désespéré : il est à moi et j'y tiens. Alors repartez tranquillement, l'esprit apaisé, vers vos activités.

Crédit photos
- Jeune femme et chien : Juli Kosolapova sur Unsplash
- Les autres photos : Jacques Bouchut.
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